1970: Moshé Brand, alias Mike Brant, 23 ans, interprétait pour la première fois en France Laisse moi t’aimer, chantée phonétiquement parce qu’il ne parlait ni ne comprenait le français. 1972: Qui saura… Depuis Johnny Hallyday ou Claude François, personne n’avait eu un tel succès.
Se succédaient ensuite: Qui a tort, Rien qu’une larme, C’est ma prière (1972), Dis-lui (1975)…
Venu de Chypre, à l’invitation de Sylvie Vartan et de Carlos qui l’avaient remarqué par une belle nuit de mai 1969, Mike Brant avait découvert auprès du public français la voie royale. Et surtout l’immense bonheur de chanter devant des milliers de filles qu’il trouvait ici particulièrement « féminines, simples et compréhensives ».
Le 25 avril 1975, pris de vertige par tant de succès dans ce monde du show-business qu’il ne supportait pas, il faisait un dernier « saut de l’ange ». Un geste fatal du dernier étage d’un immeuble de la rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement de Paris.
Vingt-cinq ans après, personne n’a oublié, ni son charme, ni sa belle voix puissante que beaucoup ont tenté d’imiter.
Et si aujourd’hui la maison de disques EMI saisit l’occasion de ce 25e anniversaire de sa disparition pour publier son intégrale (un double CD de 25 titres accompagné d’un livret de 50 photos), l’auteur toulousain Richard Seff se souvient, lui aussi, d’avoir partagé avec Mike Brant quelques rares moments de bonheur.
C’est ma prière…










Sa scolarité est marquée par son attirance pour le dessin, mais incontestablement, Mike posséde un talent inné pour la chanson, une voix somptueuse qui ravit tous ses proches et amis. Ainsi, pour son dixième anniversaire, ses parents lui donnent un disque des Platters, un album dont la chanson My Prayer va durablement impressionner la future idole.
Ses études ne le passionnent guère. En 1960, il quitte le lycée à l’âge de 13 ans. Il est envoyé en apprentissage par ses parents chez Yoram, le cousin de sa mère, pour travailler au kibboutz Kfar Haemek près de la frontière Jordanienne. Moshé découvre alors la vie à la campagne, le travail de la terre, la vie en collectivité. Yoram l’oriente dans une ferme où la vie est rigoureusement organisée : lever aux aurores pour aller cueillir des fruits et les mettre dans des cagettes, petit déjeuner vers 8 heures puis retour aux champs jusqu’à 11 heures avant de rentrer se doucher et déjeuner. L’après-midi, le travail reprend jusqu’au soir où pendant la veillée, il émerveille la petite communauté en interprétant des chants yiddish, groupés autour du feu, tous écoutent sa voix somptueuse. Dès qu’il le peut, Moshe s’éloigne pourtant des autres, il sort alors son bien le plus précieux : un transistor. Il découvre le jazz et, surtout, le rock’n'roll. Elvis Presley devient son idole, il apprend ses chansons phonétiquement et les fredonne sans cesse.
Le 25 avril 1975, pris de vertige par tant de succès dans ce monde du show-business qu’il ne supportait pas, il faisait un dernier « saut de l’ange ». Un geste fatal du dernier étage d’un immeuble de la rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement de Paris.
Vingt-cinq ans après, personne n’a oublié, ni son charme, ni sa belle voix puissante que beaucoup ont tenté d’imiter.
Et si aujourd’hui la maison de disques EMI saisit l’occasion de ce 25e anniversaire de sa disparition pour publier son intégrale (un double CD de 25 titres accompagné d’un livret de 50 photos), l’auteur toulousain Richard Seff se souvient, lui aussi, d’avoir partagé avec Mike Brant quelques rares moments de bonheur.
C’est ma prière…
« J’avais rencontré Mike Brant dans la voiture qui nous menait en Andorre pour participer à une émission de radio. Il savait que mon frère Daniel et moi-même avions fait des chansons pour Gérard Lenorman. En chemin, il s’est mis à fredonner My Prayer des Platters et m’a dit qu’il souhaitait une chanson un peu comme ça. Et voilà comment est née C’est ma prière.J’ai fait le texte et lui, la musique. Ensuite, nous avons fait Qui pourra te dire et C’est une belle fête. Seulement trois chansons mais nous avons eu beaucoup de chance car parmi elles, il y a les deux dont les gens se souviennent le plus. J’aimais beaucoup Mike. Il était très gentil. Travailler avec lui fut une période très agréable. Mais on sentait toujours que ce monde du show-business n’était pas vraiment fait pour lui. Il était tellement attaché à ses racines, à ses souvenirs. Il avait toujours gardé la nostalgie des kibboutz dans lesquels il avait travaillé tout jeune
MIKEBRANTUVIE