Coup de fil salvateur à Sylvie Vartan
C’est ici, dans une chambre de l’hôtel Cujas, dans le 5e arr. de Paris, que Mike Brant s’installe en 1969, à son arrivée en France. Il quitte Israël et débarque à Orly avec quelques maigres économies en poche pour tenter sa chance dans la chanson, alors qu’il ne parle pas un mot de français ! Il a les numéros de téléphone de Sylvie Vartan et de Carlos, mais il n’arrive pas à joindre les 2 chanteurs, chacun en tournée. C’est alors qu’il s’installe dans l’hôtel Cujas, mais, au bout de quelques jours, le futur interprète de « C’est ma prière » voit ses économies et ses espoirs s’envoler. Résigné, il décide de rentrer chez lui, à Haïfa. Il passe un ultime coup de téléphone à Sylvie Vartan, qui décroche enfin ! Mike Brant reste donc à Paris et entame une carrière prometteuse avec sa chanson « Laisse-moi t’aimer » qui connaît un grand succès. Le jeune homme, qui a pour devise « être une star ou un clochard », réalise finalement son rêve de gloire !
Le triste destin de Mike Brant
Pour commémorer la mort de Mike Brant, il y a trente-cinq ans, un best-of et une intégrale débarquent chez les disquaires.
C’est un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Les années 70 sont marquées, en France, par le succès météorique d’un jeune chanteur à la chevelure bien fournie et à la voix un brin grandiloquente: Mike Brant.
La vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour lui. Moshé Michaël Brand (son vrai nom), est né en 1947, à Chypre d’une mère rescapée d’Auschwitz et d’un résistant polonais. Il passe sa jeunesse en Israël et vivote en chantant dans les hôtels ou les cabarets de la région en reprenant les tubes américains de l’époque.
Coup de chance, il est repéré en 1969 par Sylvie Vartan et Carlos, qui le font venir en France, ou il commence une improbable carrière de crooner. Lui qui ne parle pas un mot de français doit apprendre ses textes phonétiquement, mais personne ne s’en rend compte. Son premier single, Laisse moi t’aimer, est un carton monumental.
Cinq ans de succès
Et c’est parti pour cinq ans de succès dans un style mélodramatique à l’excès, de ballades douloureuses, avec des paroles qui renvoient à une période où l’on pouvait encore mourir par amour («Il fait soleil pourtant j’ai froid», déclame-t-il dans Tout donné, tout repris), le tout noyé sous un déluge de violons sentimentaux qui feraient pleurer un militaire nord-coréen.
Les tubes s’enchaînent (Rien qu’une larme, C’est ma prière, Qui saura), mais quelque chose ne va pas chez Mike Brant. L’adulation des fans ne lui suffit pas. En pleine gloire, il fait deux tentatives de suicide. En 1974, il se jette du cinquième étage d’un hôtel parisien, mais miraculeusement, atterrit au troisième et se casse les deux jambes.
Mais le 25 avril 1975, il recommence et trouve la mort à 28 ans seulement, laissant derrière lui des hordes de fans transies d’amour. La cause de son geste reste encore inexpliquée, même si de nombreuses rumeurs, plausibles ou fantaisistes, se sont fait entendre depuis. La fin d’une étoile filante.
à la carrière aussi fulgurante que populaire. Le cadet de trois ans du chanteur a inspiré le spectacle musical « Mike Brant, laisse-nous t'aimer », qui se joue à partir de ce soir au Théâtre Comédia (Paris Xe). Zvi Brant revient ici sur la vie d'un frère qu'il a connu drôle, talentueux, mais extrêmement fragile. Marqué par la Shoah. Né Moshe Michaël Brandt, Mike Brant a vu le jour dans une famille de juifs polonais, entre une mère rescapée d'Auschwitz et un père résistant. Très vite, la famille s'est installée en Israël où elle a vécu dans un kibboutz (une communauté collectiviste). « Nos parents ne nous ont jamais parlé de la Shoah, mais l'Holocauste était toujours présent chez nous, raconte Zvi Brant. C'était comme quelque chose qui pesait dans l'atmosphère. Quand Mike a fait sa première tentative de suicide, à 27 ans, ma mère a d'ailleurs voulu qu'il consulte un psychiatre spécialisé dans les troubles des enfants de la seconde génération . Mais Mike a préféré rester à Paris… » Angoissé mais joyeux. Dès l'enfance, Moshe Brant apparaît inquiet, angoissé. « Il n'a parlé qu'à l'âge de 3 ans et, à 16 ans, il a eu un ulcère à l'estomac », se souvient Zvi. Pourtant, le cadet des Brant évoque aussi son aîné comme « un gamin très spécial, très drôle » : « Tout le monde aimait être au côté de Mike, on s'amusait toujours bien avec lui. » Même dans ses moments de déprime, Mike affichait une apparente joie de vivre : « Quand ma mère l'appelait à Paris, il disait toujours que tout allait bien… » Comédien à 16 ans. Avant de connaître un succès fou avec des tubes comme « Laisse-moi t'aimer » et « Qui saura », Mike Brant faisait du théâtre depuis l'âge de 16 ans. « Quand mon frère est arrivé en France, en 1969, il ne parlait pas français, souligne Zvi. Mais il écrivait les paroles de ses chansons en hébreu et les chantait comme un comédien. » C'est à cette époque que Mike change de nom. « Moshe était un prénom trop commun en Israël et Brandt, c'est une marque d'électroménager…» 153 fiancées à Paris. Lorsqu'ils ont enquêté sur la vie de Mike Brant pour leur livre-objet, « Mike Brant dans la lumière »*, Zvi Brant et Fabien Lecoeuvre lui ont retrouvé pas moins de 153 fiancées à Paris. « Mike avait les plus belles femmes à ses pieds, mais il n'en parlait jamais », assure Zvi. Certaines de ses compagnes ont cependant partagé sa vie, comme Guitta, une hôtesse de l'air, et Lena, une Danoise qui fut son dernier amour. Dépassé par son succès. Quand Mike Brant a débarqué à Paris, il s'est retrouvé seul, sans famille, sans véritables amis. « Le show-business était un costume trop grand pour lui, analyse Zvi. Il n'était pas du tout prêt à gérer son succès. » Si Mike Brant fume de la marijuana « comme tout le monde à cette époque » , son frère jure qu'il n'a « jamais touché à la drogue dure ». Après avoir fait une première tentative de suicide en 1974, l'artiste se défenestre en avril 1975. « Sur le moment, on a tous été très surpris de ce geste, confie Zvi. Mais quand on réécoute ses chansons, on entend la sensibilité et la fragilité extrêmes de Mike
Mikebrantuvie